En tant que Suisse, j'ai un peu honte
- jacques909
- 29 mai 2024
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Dernière mise à jour : 2 juin 2024
Mercredi 29 mai 2024
Selon le site RTS (Radiotélévision Suisse) daté du 23 février 2024, la Suisse aurait accordé une aide à l’Ukraine de 3 milliards de francs suisses depuis 2 ans. Mais en lisant l’article, il s’avère que 2.52 milliards ont été consacrés à l’accueil des réfugiés ukrainiens en Suisse. Par conséquent, l’aide directe à l’Ukraine en est à la portion congrue.
Sous couvert de la sacro-sainte neutralité inscrite dans la constitution Suisse, le pays interdit la revente d’armes à un tiers. Par conséquent, les munitions livrées à l’Allemagne pour les chars Léopard 2 ne peuvent pas être utilisées sur le champ de bataille. Et tout est à l’avenant.
Il faudrait, à mon avis, se poser sérieusement la question en Suisse, de savoir si la neutralité est encore possible vis-à-vis d’un pays qui agresse de manière aussi brutale un pays voisin, comme le fait la Russie en Ukraine. La Suisse a adopté une grande partie des sanctions qu’a mis en place l’Union européenne. Elle n’est donc plus vraiment neutre, et Vladimir Poutine l’a bien fait remarquer, en particulier en ne participant pas à la prochaine conférence mondiale sur la paix organisée en juin 2024 par la Suisse près de Lucerne. Car, contrairement à ce qui est dit à la TV française, la Russie a bien été invitée à cette conférence.
Pour moi, se cacher derrière la neutralité pour ne pas aider militairement l’Ukraine est de l’hypocrisie, voire de la lâcheté. Dans un des duels qui opposent chaque dimanche sur LCI, Luc Ferry et Daniel Cohn-Bendit, celui-ci a qualifier la Suisse de démocratie de lâche. J’ai trouvé les mots très durs et j’en ai été vexé. Mais à la réflexion, il n’a pas tout à fait tort.
La Suède et la Finlande ont renoncés à leur neutralité pour entrer dans l’Otan. C’est compréhensible vu leur proximité avec la Russie. Ce n’est pas le cas de la Suisse, confortablement située au cœur de l’Europe occidentale.
Durant les deux guerres mondiales du XXème siècle, la Suisse s’en est sortie miraculeusement indemne, grâce en partie, à sa neutralité. A part le Luxembourg, elle est devenue le pays le plus prospère du continent. En Europe, on a l’impression qu’elle veut le beurre et l’argent du beurre en négociant des conditions particulières avec l’UE, tant sur le volet économique que la libre circulation des personnes. Il est difficile d’être en-dehors de l’UE mais en voulant profiter des avantages offerts par le grand marché, la Suisse défend ses intérêts et c’est de bonne guerre. Mais en ce qui concerne l’Ukraine et la Russie, elle doit choisir son camp de manière explicite, même s’il faut modifier la constitution.
Avec l’agression russe et la survenue d’une guerre de haute intensité en Europe, la situation a changé du tout au tout. Depuis 1945, nous avons été épargnés par la guerre. Aujourd’hui, il faut changer de logiciel, même en Suisse.


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